BONIFAY, Fernand
    
      
    
      
    Je me suis souvent demandé
  
    
      
    Je me suis souvent demandé 
    
      
    Comment il se fait qu’un maçon 
    
      
    N’a presque jamais sa maison 
    
      
    Je me suis souvent demandé 
    
      
    Pourquoi les noirs eux n’avaient pas 
    
      
    Comme les blancs les mêmes droits 
    
      
    Je me suis souvent demandé 
    
      
    Pourquoi les petits chiens pelés 
    
      
    Un peu partout étaient traités 
    
      
    A coup de pied 
    
      
    Je me suis souvent demandé 
    
      
    Pourquoi on laissait de côté 
    
      
    Ces petits enfants qui sont nés 
    
      
    Abandonnés 
    
      
    Il faudrait pourtant y penser 
    
      
    
      
    Je me suis souvent demandé 
    
      
    Pourquoi les roses de l’été 
    
      
    Étaient arrachées par milliers 
    
      
    Pourquoi les arbres étaient coupés 
    
      
    Quand ils avaient mis tant d’années 
    
      
    A grandir pour nous protéger 
    
      
    Je me suis souvent demandé 
  
    
      
    Pourquoi ceux qui étaient armés 
    
      
    Finissaient toujours par tuer 
    
      
    La vérité 
    
      
    Pourquoi au nom d’égalité 
    
      
    On finissait par enfermer 
    
      
    Ceux qui avaient pourtant rêvé 
    
      
    De liberté 
    
      
    C’est à croire que tout est faussé 
    
      
    
      
    Je me suis souvent demandé 
    
      
    Pourquoi certains sont affamés 
    
      
    Quand d’autre meurent de trop manger 
    
      
    Je me suis souvent demandé 
    
      
    Pourquoi on cherche à séparer 
    
      
    Ceux qui se sont enfin trouvés 
    
      
    Je me suis souvent demandé 
    
      
    Pourquoi on pouvait dépenser 
    
      
    Une fortune pour faire trembler le monde entier 
    
      
    En oubliant de partager 
    
      
    Tout cet amour qu’on a donné 
    
      
    Pour essayer de racheter 
    
      
    Tous nos péchés 
    
      
    Mais un jour, il faudra payer 
    
      
    Mais un jour, il faudra payer