CHEDID, Andrée
    
      
    
      
    Consentir
  
    
      
    Derrière l'horizon
  
Tout au revers de soi
Nul obstacle
N'interrompt le regard
    
      
    Tout s'accomplit
  
Tout s'accorde
Quand mort et vie
S'abordent
    
      
    
      
    Le feu sacré
  
    
      
    Nous sommes les poursuivants
  
D’une étrange poursuite
    
      
    Sur nos terres mutilées
  
Faites de splendeur et d’ombres
Nos appels abondent
En quête du chemin
    
      
    Vaine est l’exploration
  
Verrouillée la réponse
    
      
    De broussailles en ténèbres
  
Seul résiste
Le feu sacré.
    
      
    
      
    Perte du chant
  
    
      
    Quand meurt le
  
Chant
La terre suffoque
Les paupières s'abattent
Sur le regard rompu
    
      
    Quand meurt le
  
Chant
Les chemins errent
Les mots s'échinent
Sur la page sans issue
    
      
    Quand meurt le
  
Chant
Demain n'est plus.
    
      
    
      
    Par les jardins de la terre
  
    
      
    Par les jardins de la terre,
  
Par les fontaines du seul amour,
Par le blé et le liseron,
Par l'élan et le roitelet,
Par ma jeunesse tant promise,
Par l'ami retrouvé,
Par tous les mots que je veux dire,
Par les mortels que j'aimerai:
Que je vive, ah! que je vive
Encore un espace de ce temps
De ce temps qui nous est compté.
    
      
    
      
    De cet amour ardent je reste émerveillée
  
    
      
    Je reste émerveillée
  
Du clapotis de l’eau
Des oiseaux gazouilleurs
Ces bonheurs de la terre
    
      
    Je reste émerveillée
  
D’un amour
Invincible
Toujours présent
    
      
    *
  
    
      
    Je reste émerveillée
  
De cet amour
Ardent
Qui ne craint
Ni le torrent du temps
Ni l’hécatombe
Des jours accumulés
    
      
    *
  
    
      
    Dans mon miroir
  
Défraîchi
    
      
    Je me souris encore
  
Je reste émerveillée
Rien n’y fait
L’amour s’est implanté
Une fois
Pour toutes.
    
      
    De cet amour ardent je reste émerveillée.