ROUZAUD, René
    
      
    
      
    La goualante du pauvre Jean 
  
    
      
    La goualante du pauvre Jean
  
Esgourdez rien qu’un instant
La goualante du pauvre Jean,
Que les femmes n’aimaient pas,
Mais n’oubliez pas,
Dans la vie y a qu’une morale
Qu’on soit riche ou sans un sou,
Sans amour on n’est rien de tout,
Sans amour on n’est rien de tout.
     
    
      
    Il vivait au jour le jour
  
Dans la soie et le velours.
Il piaussait dans de beaux draps,
Mais n’oubliez pas,
Dans la vie on est peau d’balle
Quand notre cœur est a clou.
Sans amour on n’est rien de tout.
Sans amour on n’est rien de tout.
     
    
      
    Il bectait chez les barons.
  
Il guinchait dans les salons
Et lichait tous les tafias,
Mais n’oubliez pas,
Rien ne vaut une belle fille
Qui partage notre ragoût.
Sans amour on n’est rien de tout.
Sans amour on n’est rien de tout.
     
    
      
    Pour gagner des picaillons,
  
Il fut un méchant larron.
On le saluait bien bas,
Mais n’oubliez pas.
Un jour on fait la pirouette,
Et derrière les verrous,
Sans amour on n’est rien de tout.
Sans amour on n’est rien de tout.
     
    
      
    Esgourdez bien, jeune gens.
  
Profitez de vos vingt ans.
On ne les a qu’une fois,
Mais n’oubliez pas,
Plutôt qu’une cordelette
Mieux vaut une femme a son cou.
Sans amour on n’est rien de tout.
Sans amour on n’est rien de tout.
     
    
      
    Et voilà, mes brave gens
  
La goualante de pauvre Jean,
Qui vous dit en vous quittant,
    « Aimez vous ! »
    
      
    
      
    
      
    L’homme et l’enfant
    
      
    
      
    Dis Monsieur, beau Monsieur
  
Est-ce que la terre est ronde
Si c’est vrai l’oiseau bleu
Où est-il dans le monde
    
      
    Tous les jours je suis là
  
Et pleure en l’attendant
Pleurais-tu comme moi
Quand tu étais enfant
    
      
    Que devient le soleil
  
Quand il tombe à la mer
Et pourquoi le matin
Le ciel est si clair
    
      
    Pourquoi donc je ne peux
  
M’envoler dans le vent
Et pourquoi, dis Monsieur
Tu pleures en m’écoutant
    
      
    Mon enfant, mon enfant
  
C’est vrai la terre est ronde
Et longtemps j’ai cherché
L’oiseau bleu dans le monde
    
      
    Comme toi j’ai pleuré
  
En tendant mes deux bras
Mais pour toi j’en suis sûr
Un beau jour il viendra
    
      
    N’aie pas peur, le soleil
  
Ne meurt pas sous les dunes
Il s’en va pour t’offrir
Un beau clair de lune
    
      
    Et pourquoi voudrais-tu
  
T’envoler dans le vent
J’ai voulu moi aussi
Et j’ai des cheveux blancs
    
      
    Ne pleure plus beau Monsieur
  
Puisque la terre est ronde
Pour t’offrir l’oiseau bleu
Je vais courir le monde
    
      
    Mon enfant, ne pars pas
  
Ne pars pas pour ailleurs
L’oiseau bleu il est là
Cherche bien dans ton cœur
    
      
    Si c’est vrai, dis Monsieur
  
J’irai dans le soleil
Pour cueillir avec lui
Un morceau de ciel
    
      
    Mon enfant tu iras
  
Bien plus loin que le jour
L’oiseau bleu, c’est l’amour
L’amour