RIDAN
    
      
    
      
     Où sont les roses?
  
    
      
     Encore une fleur fanée
  
Entre les pavés de Paris
Sous la pression de la ville
Elle n'a pu résister
    
      
     Elle qui avait tant d'espoir
  
A vouloir exister
Entre rosiers et tulipes
Nos pieds l'ont écrasée
    
      
     Elle qui rêvait d'un jardin
  
A la claire fontaine
Éblouis d'un soleil
A l'ardeur phocéenne
    
      
     Le terrain est propice
  
Mais l'espace est coûteux
Elle se tue au labeur
D'un travail à la chaine
    
      
     Où sont les roses qu'on s'est promises
  
Le long de nos chemins
Est-ce qu'on arrose nos rêves au loin
Est-ce qu'elles éclosent au moins ?
Où sont les rêves que l'on attise le long de nos destins
Est-ce qu'on achève nos roses
Existe-t-il au loin ?
    
      
     La fine fleur a compris 
  
Qu'elle devrait s'endurcir
Que face à la facilité
Mieux vaut être réfléchi
    
      
     Souvent les ronces de la vie
  
Dansent avec les pâquerettes
Mais le regard ne trompe pas
La nature est bien faite
    
      
     Depuis elles se font la fête en vain
  
Sans se poser de questions
Mais au fond d'elle, elle sait très bien
Qu'une question reste en vain
    
      
     Où sont les roses…..
  
    .....
    
      
    
      
     Se souvient-elle encore
  
De toutes ces années de galère
Étouffée par les pierres
En rêvant d'espace vert
    
      
     Elle se retourne le matin
  
Observant le passé
Contemplant le destin
Que la vie a déjouée
    
      
     Évitant ces fleuristes
  
Qui arrachent à tout va
Et qui sonnent nos glas
Au bonheur de nos vases
    
      
     Où sont les roses ….
  
    .....
    
      
    
      
    
      
    Passe à ton voisin
    
      
    
      
    Quand j'étais gosse
  
Je rêvais de tout
De pouvoir voir de près la lune
De gambader un peu partout
De voir ce qui se cache derrière les dunes
J'ai même rêvé d'être agriculteur
De vivre là-haut entre ces deux fleurs
Les yeux béants restés rivés
Sur les couleurs d'un arc-en-ciel
J'avais la bouche en forme de cœur
J'embrasse une vie au gout de miel
C'était un monde imaginaire
Je croyais même aux bonshommes verts
Et aux petits lutins
    
      
    Un matin, un lutin
  
M'a dit tout est possible
Que tous les rêves du monde
Te seront accessibles
C'était la voix d'un sage
Qui ne veut que ton bien
Ecoute son message
Et passe à ton voisin
Et passe a ton voisin
    
      
    J'ai fait mon sac, mon baluchon
  
J'ai pris mes feutres et mes crayons
A chaque problème sa solution
Je n'avais qu'une seule ambition
Celle de chanter la vie des autres
J'ai fait ce choix d'être des vôtres
Et de panser les plaies des uns je n'attends plus ce bel apôtre
Et si le destin choisit le bien
Je ferai ce que je pense et ce qui me plaît
En faisant vivre ce doux espoir
Quand d'autres exploitent le désespoir
Qui plane sur l'être humain
    
      
    Un matin, un lutin
  
    
      
    De tous les rêves que j'ai construits
  
Que reste-t-il au fond de moi?
Ces vieilles photos, ces lourds émois
Que j'ai classés par utopie
Si tu entends aussi cette voix
C'est qu'on est tous un peu comme toi
Le bel enfant s'est endormi
Dans le train-train de la petite vie
La belle Alice nous a menti
Sur les merveilles de son pays
A mes idées, je reste fidèle
Car après tout la vie est belle
Et on verra demain !
    
      
    Un matin, un lutin