TOULET, Paul-Jean
    
      
    
      
    
      
    Puisque tes jours ne t'ont laissé
    
      
    
      
    Puisque tes jours ne t'ont laissé
  
Qu'un peu de cendre dans la bouche,
Avant qu'on ne tende la couche
Où ton coeur dorme, enfin glacé,
Retourne, comme au temps passé,
Cueillir, près de la dune instable,
Le lys qu'y courbe un souffle amer,
- Et grave ces mots sur le sable :
Le rêve de l'homme est semblable
    Aux illusions de la mer.
    
      
    
      
    
      
    Le sable où nos pas ont crié
    
      
    
      
    Le sable où nos pas ont crié, l'or ni la gloire,
  
Qu'importe, et de l'hiver le funèbre décor.
Mais que l'amour demeure et me sourie encor
Comme une rose rouge à travers l'ombre noire.
    
      
    
      
    En Arles
  
    
      
    Dans Arles, où sont les Aliscamps,
  
Quand l'ombre est rouge, sous les roses,
Et clair le temps,
    
      
    Prends garde à la douceur des choses. 
  
Lorsque tu sens battre sans cause
Ton coeur trop lourd ;
    
      
    Et que se taisent les colombes :
  
Parle tout bas, si c'est d'amour,
Au bord des tombes.